Asteroid day 30 juin 2017

Le 30 juin 1908 est la date du plus gros impact "récent" d’un objet géocroiseur avec la Terre pour lequel on ait quelques témoignages. Cet événement s’est produit au dessus de la forêt sibérienne et a produit des dégats considérables mais heureusement dans une zone inhabitée. Des scientifiques œuvrant dans ce domaine de recherche ont proposé que le 30 juin soit instauré en tant que "Asteroid Day". Cette journée des astéroïdes est l’occasion de communiquer sur les efforts qui sont développés pour étudier ces objets, en particulier ceux qui ont des rapprochements serrés avec la Terre ou croisent son orbite, les astéroïdes géocroiseurs.

Conférence débat le 30 juin

Une action internationale "Asteroid Day" promeut l’organisation d’événements et collecte les informations à ce sujet. A cette occasion, une conférence-débat se tiendra le 30 juin à partir de 18h à l’amphi Buffon de l’Université Paris-Diderot (15 rue Hélène Brion 75013 Paris). Elle sera menée par quatre intervenants, astronomes à l’Observatoire de Paris, qui présenteront les aspects principaux de la recherche sur ce sujet.

Quels sont les risques et quels sont les parades ?

Le risque de collision existe, même s’il ne faut pas s’en inquiéter ou s’alarmer inutilement, il nous faut nous en préoccuper. L’évènement de Tchéliabinsk (Chelyabinsk) en Russie le 15 février 2013 a fait office de piqure de rappel pour le grand public... il a été du à la rentrée dans l’atmosphère terrestre, avec la vitesse considérable de 29km/s (65 000km/h), d’un astéroïde de moins de 20m, venant de la direction du Soleil ce qui rendait toute détection par un télescope classique impossible. Celui-ci s’est désintégré dans les moyennes couches de l’atmosphère au dessus de la ville de Tcheliabinsk en Russie donnant lieu à une fragmentation qui libéra une énergie considérable, et engendra un éclat aussi lumineux que le Soleil et une onde de choc supersonique. L’onde de choc ressentie sur plus d’une centaine de kilomètres à la ronde a soufflé quelques constructions fragiles et de nombreuses vitres d’immeubles, et projeta des personnes à terre. Au final, on constata l’existence d’un cratère dans le lac voisin, plusieurs centaines de kilogrammes de météorites furent récoltés, mais cet événement causa quelques milliers de blessés et des dégâts estimés à plus de 30 millions d’euros. Grand nombre de blessures ont été dues aux mauvais réflexes adoptés par les habitants qui - attirés par la brillance de l’évènement - se sont précipités vers les fenêtres, celles-la même qui allaient leur éclater au visage quelques secondes plus tard à l’arrivée de l’onde de choc.

À l’observatoire de Paris au sein de l’action ESTERS (Environnement Spatial de la Terre Recherche et Surveillance), les laboratoires LESIA (laboratoire des Etudes Spatiales et ) et IMCCE (Institut de Mécanique Céleste et Calcul des Ephémérides) mènent des recherches en planétologie sur les propriétés physiques et dynamiques de ces objets géocroiseurs, sur leur exploration spatiale et leurs observations depuis la Terre. C’est en particulier au sein du consortium européen NEOshield, que sont étudiées en partenariat international les propriétés dynamiques et physiques de ces objets ainsi que les projets de missions spatiales de déviation ou d’évitement d’impact. Les différentes équipes se réunissent aussi périodiquement dans le cadre de la Planetary Defense Conference où des simulations sont organisées pour tester les différentes étapes de la chaîne de décision.