La mission Gaia et les astéroïdes

La mission spatiale Gaia a été conçue pour réaliser une cartographie de notre galaxie et de ce fait est en mesure de détecter et positionner de nombreux objets du système solaire.

Lancé le 19 décembre 2013, puis placée au point de Lagrange L2 à 1.5 millions de kilomètres de la Terre sur l’axe Soleil-Terre, ce satellite, scannant le ciel en continu, est rentré dans un mode opératoire en juillet 2014. Une masse énorme de données a donc été accumulée depuis cette date mais pour l’instant seule une partie de ces données concernant des positions stellaires de précision inégalée, a été délivrée en septembre 2016. Des données sur des objets du système solaire ne seront délivrées, elles, qu’en avril 2018. Cependant on peut déjà accéder à ce type de données sous la forme d’alertes publiques pour réaliser depuis le sol un suivi d’objets nouveaux détectés par Gaia, essentiellement des astéroïdes. En effet, le mode d’observation du satellite est basé sur une loi de balayage qui ne permet pas de réaliser un suivi de ces objets nouveaux. Il est nécessaire alors de retrouver ces objets depuis le sol et d’alimenter les bases de données qui permettront ensuite d’identifier ces objets sur le reste de la mission.

Le système de traitement des données comprend donc un circuit à court terme qui délivre à un rythme quasi quotidien une liste de détections ainsi que des cartes du ciel indiquant les zones où un observateur peut rechercher l’objet. Ce système a été validé en octobre dernier par la validation de plusieurs détections d’astéroïdes (voir le communiqué de l’Agence Spatiale Européenne )

Le canal de diffusion est le site web du réseau Gaia-FUN-SSO. Les alertes concernent des astéroïdes de magnitudes plus faibles que 19 et leur observation nécessite des télescopes de diamètre au moins 1 mètre. Plus de 70 observateurs se sont enregistrés pour participer à ce suivi. Les objets détectés jusqu’à présent sont des astéroïdes de la ceinture principale mais les simulations montrent que Gaia devrait détecter de 1 à 3 objets géocroiseurs par semaine. Il est notable que certains pourraient être des Atiras, astéroïdes difficiles à détecter depuis le sol parce que de faible élongation solaire car leur orbite est intérieure à celle de la Terre.